samedi 18 février 2012

COMMENT MARINE LE PEN TOMBE DANS LE PIÈGE DE L'UMP

Depuis des mois, par intermittence, l'UMP défie le FN sur son terrain de prédilection : l'identité et la sécurité. Pour l'opinion, les deux revers d'une même médaille. Systématiquement, le FN et sa présidente, se sentant légitimement concurrencés, répliquent à leur insolent rival. Dans tous les cas, le parti frontiste tombe, paradoxalement, dans un piège de débutant.

Sa riposte est trop douce ? L'UMP serine que le FN n'a rien inventé et que ses propositions sont déjà pleinement assumées par le parti majoritaire. Sa riposte est trop radicale ? L'UMP en profite pour se différencier d'un parti qu'elle juge outrancier, "anti-républicain", et compte sur la communauté médiatique pour amplifier les accusations de fascisme. Son verbe se joint aux piques puériles des uns et des autres ? Elle se laisse phagocyter en gommant sa spécificité.

Au final, tandis que les enjeux économiques et géopolitiques sont largement occultés, Marine Le Pen participe, à son corps défendant, au succès présent et futur des conservateurs. En reprenant en chœur le credo de droitisation voulu par l'UMP, elle normalise un peu plus dans le débat public les politiques sécuritaires de droite et aussi, par émulation électoraliste, de gauche sociale-démocrate. A ce jeu, le "système" sera toujours plus malin et efficace qu'elle.

Dommage pour elle de gâcher aussi naïvement ses chances de remporter une élection majeure. Mais surtout, dommage de voir un candidat de plus renoncer à la seule voie susceptible de restaurer la grandeur nationale : le rassemblement. La division est un poison, et il n'y a plus guère que François Bayrou qui le sache.

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