Il est tellement confortable, pour ne pas dire juteux, pour
nos gouvernements, de faire peur aux gens avec la menace terroriste (aussi réelle que financée,
aiguillonnée, réactivée et parfois fantasmée par le pouvoir), qu’il n’y a aucune raison de la
voir s’arrêter. Y compris après avoir déployé tout ce que l’imagination
parlementaire pourra prévoir d’arsenal législatif, préventif (censure) ou
répressif. Je vous prédis d’ores et déjà qu’après un retour aux préoccupations
économiques, le sujet reviendra sur la table avant la fin de l’année, et qu’on
parlera encore abondamment de terrorisme (musulman ou non) et d’antisémitisme. Et cette année
2015, comme on le craint depuis deux semaines, verra une réduction importante
des libertés, notamment de la liberté d'expression sur internet (au nom de la sécurité et de... la garantie des libertés - bel enfumage !). Pourquoi ? Parce que Mein Kampf
entre dans le domaine public le 1 janvier 2016 et que, en admettant même qu’on
ait encore accru paroxystiquement la peur et l'hostilité à toute
forme de régime autoritaire ressemblant de près, et surtout de loin, au fascisme ou à l’hitlérisme,
il ne serait pas judicieux pour le pouvoir de laisser proliférer un tel ouvrage
sur les réseaux sociaux...